Actuellement, 16 personnes sont confinées au Refuge Solidaire et 15 autres au squat dit « Chez Marcel ». Seuls 5 nouveaux exilés sont arrivés au Refuge au cours des deux dernières semaines. Dans la pièce d'accueil, les dessins et mots de remerciement qui ornaient les murs ont été remplacés par des consignes d’hygiène et de prévention. Il a été décidé un strict confinement pour éviter une transmission du virus. En cas d’arrivée de réfugiés à Briançon, le Refuge mobilisera les services de l'Etat en vue de solutions d'hébergement alternatives. Les équipes de Médecins du Monde assurent une veille quotidienne et viennent en aide aux personnes vulnérables sur tout le territoire grâce à la mise en place d’une Unité Mobile Santé Précarité.
Malgré le confinement, comment continuer à aider ?
Les associations Tous Migrants, Soutien Réseau Hospitalité et Médecins du Monde ont déposé le 27 mars 2020 une requête en référé-liberté auprès du tribunal administratif de Marseille contre la carence de la Préfète des Hautes-Alpes à mettre à l'abri 23 mineurs non accompagnés dans le contexte de crise sanitaire lié à l'épidémie de Covid 19. En effet, 23 jeunes exilés résident actuellement au squat « Le Césaï » à Gap, qui constitue leur seule alternative à la rue car ils ne bénéficient d’aucune aide des autorités malgré la pandémie. Ils cohabitent avec une cinquantaine d'autres personnes (exilés, sans domicile fixe) dans une promiscuité qui ne permet pas le respect des gestes barrières et des règles de distanciation sociale Ils vivent dans des conditions d'hygiène déplorable (absence d'aération, punaises de lit) et souffrent de coupures d’eau empêchant la toilette et le lavage régulier des mains, pourtant essentiels en cette période d'épidémie. De plus, le confinement généralisé de la population depuis le 17 mars a entraîné l’arrêt de leur scolarisation et des distributions alimentaires dont ces jeunes bénéficiaient. Ils se trouvent donc dans une situation de précarité éducative, sociale, alimentaire et sanitaire particulièrement alarmante à l’aune du contexte épidémique actuel. Dès le 30 janvier 2020, les représentants de neuf associations ont informé la Préfète des Hautes-Alpes et les services de l’ARS de la situation de ces jeunes à l’occasion d’une réunion. Par un courrier en date du 13 mars 2020, les bénévoles du Réseau Hospitalité ont alerté la Préfète des Hautes-Alpes sur la situation de ces jeunes et la nécessité d’organiser leur mise à l’abri immédiate dans des locaux adaptés à leurs besoins. Le 22 mars, douze associations intervenant dans le département ont également adressé une lettre à la Préfète demandant leur mise à l’abri. Le 24 mars 2020, la Préfète des Hautes-Alpes a cependant rejeté cette demande aux motifs que : « Quant aux autres jeunes dont vous m’avez adressé les noms, certains n’ont pas été reconnus mineurs après évaluation du Conseil Départemental, tandis que les autres ne sont connus ni de ses services ni des miens et ne peuvent de ce fait être pris en charge. » La réponse de la Préfète des Hautes-Alpes tranche manifestement avec la position affichée du gouvernement concernant l’aide aux plus démunis, notamment aux mineurs, pendant l’épidémie de Covid-19. D’autres préfectures ont d’ailleurs procédé à la réquisition de lieux d’hébergement afin de mettre à l’abri des mineurs et des sans-abri le temps de la crise sanitaire . C'est pourquoi les associations Tous Migrants, Soutien Réseau Hospitalité et Médecins du Monde demandent donc au juge des référés qu’il enjoigne à la Préfète des Hautes-Alpes d’organiser la mise à l’abri immédiate de ces vingt-trois jeunes dans des locaux adaptés à leurs besoins spécifique, de façon à respecter les mesures de prévention dans la lutte contre le Covid-19. Consulter la requête en référé-liberté Face aux mesures prises par les autorités pour lutter contre la propagation de l’épidémie COVID-19, les associations humanitaires constatent que les autorités n’ont pas les moyens d’information pour appliquer les mesures sanitaires, et que les populations vulnérables n’ont pas les conditions de vie nécessaires pour être en mesure de les respecter.
Les personnes à la rue, les exilé.e.s, les mineur.e.s non accompagné.e.s, les habitant.e.s des squats, celles et ceux qui vivent en hébergement d’urgence doivent être protégé.e.s, tout autant que la population générale, et même priorisé.e.s en matière de prévention. Les personnes vivant dans des conditions précaires ont très peu accès à l’hygiène, aux sanitaires, à l’eau et aux soins, ce qui les surexposent aux risques de contagion de la maladie et à des formes de la maladie plus graves. Les autorités doivent donc prendre des mesures urgentes à destination de ces populations, ainsi qu’en faveur des professionnels et des bénévoles qui interviennent auprès d’elles :
Situation alarmante aux frontières entre la Turquie et la Grèce : plaidoyer de Tous Migrants19/3/2020
Depuis plusieurs semaines, un nombre important de personnes se trouvent en grande détresse aux frontières entre la Turquie et la Grèce, prises au piège entre les deux lignes de frontières. La Turquie autorise les réfugié.e.s à quitter son territoire et à tenter d’entrer dans l’Union européenne, alors que la Grèce, avec l’assentiment de l’Union européenne, empêche ces personnes de franchir ses frontières. Des actions inhumaines ont lieu : tirs à balles réelles, mises en danger de mort par les gardes côtes, suspension des enregistrements des demandes d’asile... Les principes de base du droit international et européen sont bafoués : blocage des frontières, suspension du droit d’asile, menace de renvoyer « si possible dans son pays d’origine » toute personne entrée sur le territoire grec sans procéder au moindre examen de situation. La fermeture des frontières extérieures de l’Union européenne décidée le 16 mars 2020 nous fait craindre une aggravation de la situation pour les personnes exilé.es. Ce nouveau drame s’ajoute à celui vécu par les personnes parquées dans des conditions indignes et insalubres dans des camps surpeuplés en Grèce.
C’est pourquoi, nous demandons à ce que l’Union européenne prenne les mesures nécessaires pour accueillir dignement celles et ceux qui se présentent à ses frontières dans le respect des normes internationales, du droit européen et des droits de l’Homme. Le droit européen permet de faire face à cette situation : la directive 2001/55/CE du Conseil du 20 juillet 2001, relative à des normes minimales pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées qui ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine, est prévue spécifiquement pour les cas exceptionnels comme ce qui se passe aujourd’hui à la frontière gréco-turque. Ce mécanisme peut être enclenché sur demande de tout État membre. Cet État peut être la France. Une initiative de plus de 140 associations et collectifs français, européens, internationaux, dont Tous Migrants.
RASSEMBLEMENTS DE PROTESTATION (SELON AUTORISATION) PARTOUT OÙ CE SERA POSSIBLE [Notamment, MERCREDI 18 MARS 2020 à PARIS dès 18h30 sur la place de la République] Lire le communiqué complet du GISTI |
Catégories
Tous
Archives
Juin 2021
|