Jeudi 24 octobre 2019, de nombreux citoyens se sont rassemblés devant le palais de justice de Grenoble où se déroulait le procès en appel de Pierre, poursuivi pour délit de solidarité.
ALBUM PHOTOS de cette journée de mobilisation Le comité de soutien des 3+4+2+.... de Briançon.
Communiqué de presse Jeudi 24 octobre à 14h : procès d’un citoyen solidaire du Briançonnais Mobilisation à Grenoble Jeudi 24 octobre à 14h, Pierre, un solidaire briançonnais comparaîtra devant la cour d'appel de Grenoble (38) pour délit de solidarité. Ce nouveau procès succède à celui de Kevin le 2 octobre dont le verdict est attendu le 23 octobre. Comme Kevin, Pierre est accusé d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière sur le territoire français. Comme Kevin, Pierre est poursuivi alors qu’il portait secours à des personnes en danger en montagne, en hiver dans les Hautes-Alpes. Comme Kevin, Pierre a été condamné par le tribunal correctionnel de Gap (05) le 10 janvier 2019 à une peine de prison, 3 mois avec sursis dans son cas. Ce jugement faisait suite à celui des « 3+4 de Briançon » en décembre 2018, condamnés pour des motifs similaires. Une soirée de soutien aura lieu le 23 octobre à Grenoble, suivie le lendemain d’un rassemblement citoyen devant le tribunal, place Firmin Gautier, à partir de 13h30. Une conférence de presse se tiendra à l’issue du procès à 17h, au 10 rue Abbé Grégoire, salle de la DT1, à Grenoble (à 200 m du palais de justice) À l’occasion de ce procès en appel d’un citoyen épris de solidarité, tous les solidaires veulent dénoncer le durcissement des politiques migratoires françaises et européennes qui accompagne l’aggravation de la dérive autoritaire de l’Etat. Nous dénonçons en particulier : – Les pratiques illégales et les violences commises contre les personnes exilées aux frontières : traques mortelles et arrestations violentes dans la montagne, refoulements de personnes vers l'Italie sans examen individuel de leur situation ni possibilité d'exercer leur droit à déposer une demande d'asile, non-prise en compte de la minorité de jeunes qui se sont déclarés tels auprès des forces de l’ordre. – La situation scandaleuse dans les Centres de Rétention Administrative (CRA), qui procède d'une volonté d'expulser encore plus de personnes réfugiées et migrantes, au mépris de la Convention de Genève interdisant le refoulement des personnes menacées. – L’invention fallacieuse de la notion de « pays sûr » qui détourne le droit international à la protection des individus menacés en tant que personnes, quelle que soit la situation de leur pays. – L'hébergement insuffisant qui laisse à la rue des milliers de personnes, y compris parmi les plus vulnérables : femmes enceintes, enfants, personnes handicapées... – La volonté française de durcir le règlement Dublin et d’augmenter les renvois dans les pays d’arrivée, malgré l’absurdité, l’inutilité et l’injustice de ce règlement particulièrement coûteux. – La diminution et les restrictions de l'Allocation pour Demandeur d'Asile (ADA) et le durcissement de l'accès à l'Aide Médicale d'État (AME). – La coopération entre le 115 (hébergement d'urgence) et l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) visant à ficher les étrangers, au mépris de l’inconditionnalité du droit au logement, « coopération » refusée par les travailleurs sociaux. – Le manque de moyens consacrés par l'État et les Conseils départementaux pour la prise en charge des Mineurs non Accompagnés (MNA), ainsi que les logiques arbitraires et les obstacles à la reconnaissance de minorité des jeunes étrangers. - La poursuite mortifère du scandale des frontières de l'Europe : en Méditerranée (seulement 80% de rescapés !), en Libye, au Niger, au Maroc..., scandale lié au refoulement des migrants tentant la traversée par l'opération navale européenne "Sophia", et à la délégation de la gestion des flux migratoires à des États en guerre contre les populations comme la Turquie et la Libye. Pour toutes ces raisons, ce nouveau procès en appel est le symbole des délits d'inhumanité commis par les responsables politiques de notre pays. Nous donnons rendez-vous aux citoyen.ne.s, mercredi 23 octobre pour une soirée de soutien à Grenoble 22 rue des Violettes (arrêt tram Vallier-Catane), puis jeudi 24 octobre à 13h30 devant le palais de justice de Grenoble, pour soutenir les solidaires et lutter contre l'aggravation des politiques migratoires. Le comité de soutien des 3+4+2+.... de Briançon. Infos : [email protected] https://www.relaxepourles3plus4.fr/ Contacts :Alice Prud’homme : 06 63 41 72 96 | Michel Rousseau : 06 80 60 43 50 Les associations pilotant la CAFI ont adressé une lettre ouverte aux député.e.s dans le cadre du débat sur l’immigration prévu le 7 octobre prochain (initialement prévu le 30 septembre) à l’Assemblée nationale, les appelant à se pencher sur la question du respect des droits fondamentaux aux frontières intérieures.
Cette lettre a été publiée sous forme de tribune dans le JDD de dimanche dernier, version papier et web : https://www.lejdd.fr/Societe/immigration-amnesty-international-demande-aux-deputes-delever-le-debat-3922274. Vous trouverez ci-dessous le contenu de cette lettre. _________ Mesdames et Messieurs les Députés, ne vous trompez pas de débat ! Madame la Députée, Monsieur le Député, Le 30 septembre prochain, à l’initiative du gouvernement, vous allez débattre de la « politique migratoire de la France et de l’Europe ». Nous sommes inquiets de l’orientation que pourrait prendre ce débat. Trop de responsables politiques, en France comme ailleurs en Europe, ont malheureusement pris l’habitude d’instrumentaliser ce sujet notamment à des fins électoralistes, alimentant en cela les sentiments de peur et les divisions au sein des sociétés. Certains continuent d’insister sur le fait que l’Europe est confrontée à « une crise », que les migrants et les réfugiés représenteraient une menace pour son « mode de vie ». En France, des responsables politiques ressassent depuis des années les mêmes refrains anxiogènes d’un « dévoiement du droit d’asile », des « abus du recours aux soins et à l’Aide médicale d’État », ou encore du « détournement du droit au regroupement familial ». De nouvelles intentions politiques apparaissent tout aussi néfastes comme celle de vouloir restreindre l’accès aux soins pour les demandeurs d’asile. Ce qui devrait être un sujet d’inquiétude, ce sont d’abord les faiblesses de l’Union européenne, voire ses renoncements à apporter une protection aux personnes vulnérables et/ou en danger et son incapacité à aborder les questions migratoires de façon solidaire, apaisée et respectueuse des valeurs universelles qu’elle proclame par ailleurs. Le débat du 30 septembre 2019 ne doit pas être une fois de plus le théâtre d’un affrontement construit sur des simplifications mensongères et outrancières. Nous en appelons à votre responsabilité afin d’élever ce débat à celui qu’il devrait être en traitant quelques questions clés : comment la France et l’Europe remplissent-elles leurs obligations concernant l’accueil et la protection des personnes migrantes et réfugiées ? Comment garantir le respect des droits fondamentaux et la dignité de chaque personne ? Comment, pour y parvenir, faire évoluer les dispositifs politiques et sociaux et assurer que cet accueil se passe sans attiser les sentiments de rejet ou de division ? Un vrai sujet de préoccupation : les violations des droits aux frontières intérieures françaises Nos cinq associations travaillent ensemble depuis plusieurs années sur la question spécifique des droits des personnes migrantes et refugiées aux frontières intérieures françaises. Ces zones frontalières sont en effet le théâtre de violations quotidiennes de leurs droits. Les résultats de nos recherches et observations convergent tous vers un diagnostic assez sombre : une insuffisance, voire parfois une absence, de dispositifs sanitaires et sociaux nécessaires pour répondre aux besoins fondamentaux des personnes exilées. Nous avons documenté de très sérieux manquements des pouvoirs publics quant à la protection des mineurs isolés et des entraves systématiques à la demande d’asile. Nous avons également recueilli des preuves de pratiques illégales de refoulement aux frontières et de comportements brutaux et violents de la part de certains services de police. Enfin, nous avons pu constater des tentatives d’intimidation par les forces de l’ordre à l’encontre de personnes offrant une aide humanitaire. La liste des lieux où sont constatées ces atteintes aux droits et libertés fondamentales est longue : entre Vintimille et Menton, dans la vallée de la Roya, dans le Briançonnais, sur le littoral nord, de Grande Synthe à Ouistreham en passant par Calais et désormais à la frontière avec l’Espagne. Au-delà des débats relatifs aux politiques d’immigration et d’asile et des différents points de vue qui s’expriment, la protection des droits et libertés fondamentales de toute personne, quels que soient sa nationalité et son statut, constitue un impératif commun, sur lequel nous ne pouvons transiger, dont la représentation nationale est l’un des garants essentiels. Nous vous appelons donc à entamer avec le gouvernement un examen approfondi de la situation aux frontières intérieures françaises, afin que soient élaborés et mis en œuvre les dispositifs et les mesures nécessaires pour que les droits fondamentaux des personnes migrantes et réfugiées y soient effectivement respectés. La création d’une commission d’enquête parlementaire visant cet objectif serait le cadre adapté à cette démarche, et nous vous invitons à soutenir le principe d’une telle initiative. En vous remerciant d’avance pour l’attention que vous porterez à notre requête, issue de nos constats de terrain, et espérant que le débat parlementaire saura s’élever au-dessus des affrontements partisans, nous vous adressons, Madame la Députée, Monsieur le Député, l’expression de notre haute considération. Amnesty International France ; La Cimade ; Médecins du Monde ; Médecins sans frontières ; Secours Catholique-Caritas France |
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