La dernière newsletter de Tous Migrants vient de paraître. Si vous ne l'avez pas reçue, vous pouvez la consulter ICI
Au sommaire :
L'édito Aylan. Moria. Qu'avons-nous fait en cinq ans ? Un petit garçon en exil, échoué mort sur une plage de la rive nord de la Méditerranée. Le plus grand camp de migrants en Europe ravagé par les flammes, laissant 12.000 personnes vulnérables sans abri. Cinq ans presque jour pour jour sont passés entre ces deux "occasions", terribles, données à nos dirigeants, et à nous, citoyens européens, de réveiller l'Europe endormie et indigne de ses principes fondateurs. De mettre partout en acte la fraternité et la solidarité, en mer, en montagne, aux frontières, dans nos territoires. Et pourtant, si l'on en juge par la situation dans le Briançonnais, la fraternité et la solidarité ne semblent jamais avoir été aussi menacées qu'à présent... Dénoncer, informer, alerter, protéger. Il y a cinq ans, le 5 septembre 2015, se mettait en route le mouvement Tous Migrants. C’était une première manifestation place de l’Europe à Briançon, sous la bannière Pas en notre nom. Il n’y avait pas encore d’exilés dans nos montagnes (10.000 depuis sont passés par nos chemins), mais des morts par centaines en Méditerranée... Que de chemin parcouru depuis 2015, des dizaines d’initiatives par an ont été menées par des centaines de bénévoles, des relais médiatiques dans le monde entier, que de rencontres riches avec les exilés, les solidaires, les journalistes, les autres associations... Mais hormis quelques avancées juridiques fortes de symboles - tels la consécration du principe de fraternité par le Conseil Constitutionnel, ou l'innocentement de Pierre, maraudeur solidaire -, force est de constater que la situation des droits fondamentaux des exilés n’a guère progressé. L’actualité internationale, nationale et locale nous en livre chaque jour la preuve glaçante, de Lesbos à Malte, de Calais à Gap et Briançon. Triste ironie du sort, cinq ans après la naissance de Tous Migrants, presque jour pour jour, le nouveau maire à peine élu à Briançon s’est mis en tête de faire fermer le lieu d’accueil d’urgence et d’entraver les maraudes... Quelles drôles d'idées. Comme des relents d'Histoire. Comment, dès lors, ne pas se sentir des Sisyphe*, consumés de l'intérieur par un sentiment tout à la fois d'injustice, d'impuissance, voire d'absurdité ? En se rappelant simplement qu'en cinq ans, la mobilisation citoyenne n’a pas faibli. Que Tous Migrants a reçu l’année dernière la mention spéciale du Prix des Droits de l’Homme. Que nous sommes nombreux à rester indignés. Alors, tant qu’il y aura des hommes et des femmes qui passeront la frontière franco-italienne, au péril de leur vie à cause de lois illégitimes, nous poursuivrons le combat. Pour eux, pour leurs enfants... pour les nôtres. Marie Dorléans, cofondatrice de Tous Migrants ___ * Dans son essai Le Mythe de Sisyphe (1942), Albert Camus s'interroge : La prise de conscience de l'absurde nécessite-t-elle le suicide ? Camus répond : «Non, elle nécessite la révolte». Festival E X I L S, "filmer l'histoire au présent" du 7 au 11 octobre 2020 à Briançon 5 jours de rencontres entre les montagnes pour croiser les regards sur l'exil, traverser les frontières visibles et invisibles. 5 jours de cinéma, pour questionner les représentations et pour réfléchir ensemble à comment raconter, comment regarder, comment agir. Au programme de ces 5 jours : 15 films dont 4 films locaux projetés à l’Eden Studio, 4 tables rondes sur la frontière, l'art, et filmer l'intime, de la musique, un concert, une randonnée littéraire et projection à Névache… Un des points fort sera la création d'un village éphémère devant et à l'intérieur de la MJC pour boire, manger, se poser, échanger avec les associations qui accueillent, bouquiner grâce à un stand de livres. Bref partager un bon moment tous ensemble. Pour organiser ce Festival, nous allons avoir besoin de bénévoles et d'aide pour la logistique de ce village : Accueil du festival, tenir la buvette, monter les tentes, aider à la cuisine, mais aussi l'accueil des invités, des tables rondes, transports, voir d'autres postes pas encore précisés…. Si vous êtes intéressés pour donner un coup de main, faites nous un petit mot sur l’adresse mail [email protected] en nous disant les postes qui vous intéressent plus particulièrement et vos disponibilités. Une réunion bénévoles est prévue début octobre. Pour le festival Exils Manou 06.79.81.03.56 Plus d'infos sur le festival Exils dans notre rubrique Agenda Trouver refuge, histoires vécues par-delà les frontières
de Stéphanie Besson Sorti le 9 septembre 2020 aux éditions Glénat, ce stimulant récit polyphonique a été écrit par l’une des cofondatrices de Tous Migrants*. Devenues un lieu de passage pour de nombreux migrants, les Alpes frontalières défrayent régulièrement la chronique. Le livre retrace l’histoire de ces rencontres entre ceux qui ont fait un long chemin et ceux qui, attachés à leurs montagnes, ont décidé d’ouvrir leurs portes. ______ * Aux côtés de Marie Dorléans, Michel Rousseau et Mélanie Bérard. Présentation du livre Critique d'Edwy Plenel, préfacier du livre Rencontres avec l'auteur : calendrier des séances de dédicaces près de chez vous Le Refuge Solidaire de Briançon lance un SOS !
Des exilés arrivent à nouveau à plus d'une centaine par semaine, surtout afghans et iraniens, et ce ne sont plus des hommes seuls, mais des familles avec enfants et bébés. Épuisés et souvent blessés. Le Refuge déborde, malgré le secours de la salle Ste Thérèse. Les étudiants qui nous donnent un coup de main ont repris leurs études dans les grandes villes. Nous avons donc un besoin urgent de renforts en bénévoles, sinon le Refuge ne sera plus en état de fonctionner ! Nous sommes à la recherche de bonnes volontés pour aider à l’accueil et l’orientation des exilés. Ne vous inquiétez pas, vous serez formé pour cela ! COMMENT AIDER ?
Contact : Pauline Rey, Coordinatrice [email protected] 06.71.38.86.98 |
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Juin 2021
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