COMMEMOR'ACTION
5 février 2023
Retour en textes et en images sur ce rassemblement.
MIGRER POUR VIVRE, PAS POUR MOURIR !
Le 6 février 2014, des membres de la police espagnole des frontières tuaient au moins 15 personnes qui tentaient de traverser la frontière vers l'enclave espagnole de Ceuta. 9 ans après, aucune justice n'a été rendue aux victimes et à leurs familles. Face à des tombes sans nom, des frontières sans droits, le 6 février est devenu la journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.
Depuis l’an dernier nous nous sommes associés à cette action internationale. Nous avons décidé d’unir nos forces, dans le respect des diversités individuelles, pour dénoncer la violence mortelle des régimes frontaliers et pour commémorer les personnes décédées, dispersées et/ou victimes de disparitions forcées au Sahara, en mer Méditerranée, le long de la route balkanique, aux frontières extérieures et intérieures de l’Europe, à la Frontière Sud mexicaine, dans le désert d’Arizona et partout dans le monde…
Ici, à Montgenèvre, la militarisation croissante de la frontière contribue à l'emprunt de voies de plus en plus dangereuses par les personnes en migration, ce qui augmente les risques d’accidents graves et parfois mortels (chutes mortelles, hypothermie…). Au moins 46 personnes sont décédées à la frontière franco-italienne depuis 2015, dont 8 entre le Val Susa, le Briançonnais et la Maurienne.
Systématiquement, les enquêtes du procureur se concluent par des classements sans suite. Ici aussi, aucune justice n’a encore été rendue à ces personnes et à leurs familles !
Le 7 mai 2018 à La Vachette, Blessing MATTHEW est tombée dans la Durance en crue, alors qu’elle était poursuivie par plusieurs gendarmes mobiles. Après 4 années de combat judiciaire, toutes les portes des tribunaux français se sont fermées pour empêcher qu'une véritable instruction soit réalisée. Le 23 novembre dernier, la Cour Européenne des droits de l’homme a accepté d’instruire la requête que nous avons déposée conjointement avec la soeur de Blessing, ce qui représente un premier pas pour que la vérité et la justice soient enfin établies.
Nous ne pouvons pas oublier ces victimes d’une politique à la fois absurde et monstrueuse qui ne fait qu’ajouter des souffrances à des personnes qui fuient d’autres souffrances pour trouver la paix et un avenir possible.
Nous n’oublions pas que nos propres parents, grands-parents ont vécus eux aussi l’exode ou l’exil au cours du siècle précédent et ce drame est encore la réalité dans les pays des Balkans et ceux situés de l’autre côté de la Méditerranée, en Ukraine et dans de nombreuses autres parties de notre planète commune.
Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre et il est impossible d’empêcher les êtres humains de tenter de trouver ailleurs un avenir.
Les personnes migrent pour vivre, pas pour mourir ! Ce sont des personnes, pas des chiffres !
C’est pourquoi la liberté de circulation et d’installation, ainsi que le droit d’asile, font partie des droits fondamentaux énoncés par la Déclaration Universelle des Droits Humains à ses articles 13 et 14.
Outre l’action emblématique que nous conduisons depuis 2018 avec la famille de Blessing pour que la vérité et la justice soient enfin établies, nous nous efforçons d’agir ensemble avec les autres associations et collectifs locaux aux frontières, à l’exemple de cette journée de commémor’action.
Par exemple, le travail de contre-enquête que nous avons réalisé avec l’aide précieuse de chercheurs et de l’association Border Forensics peut servir d’exemple dans certains cas.
De manière plus systématique, nous proposons à toutes ces associations d'unir nos forces pour mettre systématiquement un avocat à la disposition des familles des victimes. Et c’est ce que nous avons fait suite à la mort de Fathallah dont le corps a été retrouvé le 2 janvier 2022 dans un barrage en aval de Modane.
Enfin il est important de montrer que ces personnes n’ont pas succombé du fait des dangers de la montagne mais à cause d’une politique délibérée qui bafoue leurs droits et les conduit à se trouver confrontées à ces dangers.
C’est pourquoi nous documentons autant que possible toutes ces atteintes au droit principalement via par des observations et le recueil de témoignages. Ces précieuses données servent également à faire des signalements auprès du procureur, et parfois à agir en justice.
Vous pouvez trouver sur notre site notre premier rapport sur les pratiques policières de contrôle de la frontière, fondé sur des témoignages recueillis entre novembre 2021 et novembre 2022.
Plus nous serons nombreuses et nombreux, plus nous serons forts. N’hésitez pas à nous rejoindre !
Nous voulons la justice et la liberté de mouvement pour toutes et tous !
Le 6 février 2014, des membres de la police espagnole des frontières tuaient au moins 15 personnes qui tentaient de traverser la frontière vers l'enclave espagnole de Ceuta. 9 ans après, aucune justice n'a été rendue aux victimes et à leurs familles. Face à des tombes sans nom, des frontières sans droits, le 6 février est devenu la journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.
Depuis l’an dernier nous nous sommes associés à cette action internationale. Nous avons décidé d’unir nos forces, dans le respect des diversités individuelles, pour dénoncer la violence mortelle des régimes frontaliers et pour commémorer les personnes décédées, dispersées et/ou victimes de disparitions forcées au Sahara, en mer Méditerranée, le long de la route balkanique, aux frontières extérieures et intérieures de l’Europe, à la Frontière Sud mexicaine, dans le désert d’Arizona et partout dans le monde…
Ici, à Montgenèvre, la militarisation croissante de la frontière contribue à l'emprunt de voies de plus en plus dangereuses par les personnes en migration, ce qui augmente les risques d’accidents graves et parfois mortels (chutes mortelles, hypothermie…). Au moins 46 personnes sont décédées à la frontière franco-italienne depuis 2015, dont 8 entre le Val Susa, le Briançonnais et la Maurienne.
Systématiquement, les enquêtes du procureur se concluent par des classements sans suite. Ici aussi, aucune justice n’a encore été rendue à ces personnes et à leurs familles !
Le 7 mai 2018 à La Vachette, Blessing MATTHEW est tombée dans la Durance en crue, alors qu’elle était poursuivie par plusieurs gendarmes mobiles. Après 4 années de combat judiciaire, toutes les portes des tribunaux français se sont fermées pour empêcher qu'une véritable instruction soit réalisée. Le 23 novembre dernier, la Cour Européenne des droits de l’homme a accepté d’instruire la requête que nous avons déposée conjointement avec la soeur de Blessing, ce qui représente un premier pas pour que la vérité et la justice soient enfin établies.
Nous ne pouvons pas oublier ces victimes d’une politique à la fois absurde et monstrueuse qui ne fait qu’ajouter des souffrances à des personnes qui fuient d’autres souffrances pour trouver la paix et un avenir possible.
Nous n’oublions pas que nos propres parents, grands-parents ont vécus eux aussi l’exode ou l’exil au cours du siècle précédent et ce drame est encore la réalité dans les pays des Balkans et ceux situés de l’autre côté de la Méditerranée, en Ukraine et dans de nombreuses autres parties de notre planète commune.
Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre et il est impossible d’empêcher les êtres humains de tenter de trouver ailleurs un avenir.
Les personnes migrent pour vivre, pas pour mourir ! Ce sont des personnes, pas des chiffres !
C’est pourquoi la liberté de circulation et d’installation, ainsi que le droit d’asile, font partie des droits fondamentaux énoncés par la Déclaration Universelle des Droits Humains à ses articles 13 et 14.
Outre l’action emblématique que nous conduisons depuis 2018 avec la famille de Blessing pour que la vérité et la justice soient enfin établies, nous nous efforçons d’agir ensemble avec les autres associations et collectifs locaux aux frontières, à l’exemple de cette journée de commémor’action.
Par exemple, le travail de contre-enquête que nous avons réalisé avec l’aide précieuse de chercheurs et de l’association Border Forensics peut servir d’exemple dans certains cas.
De manière plus systématique, nous proposons à toutes ces associations d'unir nos forces pour mettre systématiquement un avocat à la disposition des familles des victimes. Et c’est ce que nous avons fait suite à la mort de Fathallah dont le corps a été retrouvé le 2 janvier 2022 dans un barrage en aval de Modane.
Enfin il est important de montrer que ces personnes n’ont pas succombé du fait des dangers de la montagne mais à cause d’une politique délibérée qui bafoue leurs droits et les conduit à se trouver confrontées à ces dangers.
C’est pourquoi nous documentons autant que possible toutes ces atteintes au droit principalement via par des observations et le recueil de témoignages. Ces précieuses données servent également à faire des signalements auprès du procureur, et parfois à agir en justice.
Vous pouvez trouver sur notre site notre premier rapport sur les pratiques policières de contrôle de la frontière, fondé sur des témoignages recueillis entre novembre 2021 et novembre 2022.
Plus nous serons nombreuses et nombreux, plus nous serons forts. N’hésitez pas à nous rejoindre !
Nous voulons la justice et la liberté de mouvement pour toutes et tous !
Courrier de La Cimade et du Secours Catholique à la première ministre Elisabeth Borne
décembre 2022
En décembre dernier, Henry Masson, président de la Cimade et Véronique Devise, présidente du Secours Catholique se sont rendus à une semaine d'intervalle dans les hautes-Alpes. Ils ont rencontrés les associations locales de solidarité envers les personnes exilées ainsi que les acteurs institutionnels.
Devant la gravité de la situation, alors que l'hiver est déjà bien installé, ils ont décidé conjointement d'alerter la première Ministre et lui ont demander d'activer le Plan Grand Froid dans les meilleurs délais, pour les personnes en migration.
Devant la gravité de la situation, alors que l'hiver est déjà bien installé, ils ont décidé conjointement d'alerter la première Ministre et lui ont demander d'activer le Plan Grand Froid dans les meilleurs délais, pour les personnes en migration.