Les associations Tous Migrants, Soutien Réseau Hospitalité et Médecins du Monde ont déposé le 27 mars 2020 une requête en référé-liberté auprès du tribunal administratif de Marseille contre la carence de la Préfète des Hautes-Alpes à mettre à l'abri 23 mineurs non accompagnés dans le contexte de crise sanitaire lié à l'épidémie de Covid 19. En effet, 23 jeunes exilés résident actuellement au squat « Le Césaï » à Gap, qui constitue leur seule alternative à la rue car ils ne bénéficient d’aucune aide des autorités malgré la pandémie. Ils cohabitent avec une cinquantaine d'autres personnes (exilés, sans domicile fixe) dans une promiscuité qui ne permet pas le respect des gestes barrières et des règles de distanciation sociale Ils vivent dans des conditions d'hygiène déplorable (absence d'aération, punaises de lit) et souffrent de coupures d’eau empêchant la toilette et le lavage régulier des mains, pourtant essentiels en cette période d'épidémie. De plus, le confinement généralisé de la population depuis le 17 mars a entraîné l’arrêt de leur scolarisation et des distributions alimentaires dont ces jeunes bénéficiaient. Ils se trouvent donc dans une situation de précarité éducative, sociale, alimentaire et sanitaire particulièrement alarmante à l’aune du contexte épidémique actuel. Dès le 30 janvier 2020, les représentants de neuf associations ont informé la Préfète des Hautes-Alpes et les services de l’ARS de la situation de ces jeunes à l’occasion d’une réunion. Par un courrier en date du 13 mars 2020, les bénévoles du Réseau Hospitalité ont alerté la Préfète des Hautes-Alpes sur la situation de ces jeunes et la nécessité d’organiser leur mise à l’abri immédiate dans des locaux adaptés à leurs besoins. Le 22 mars, douze associations intervenant dans le département ont également adressé une lettre à la Préfète demandant leur mise à l’abri. Le 24 mars 2020, la Préfète des Hautes-Alpes a cependant rejeté cette demande aux motifs que : « Quant aux autres jeunes dont vous m’avez adressé les noms, certains n’ont pas été reconnus mineurs après évaluation du Conseil Départemental, tandis que les autres ne sont connus ni de ses services ni des miens et ne peuvent de ce fait être pris en charge. » La réponse de la Préfète des Hautes-Alpes tranche manifestement avec la position affichée du gouvernement concernant l’aide aux plus démunis, notamment aux mineurs, pendant l’épidémie de Covid-19. D’autres préfectures ont d’ailleurs procédé à la réquisition de lieux d’hébergement afin de mettre à l’abri des mineurs et des sans-abri le temps de la crise sanitaire . C'est pourquoi les associations Tous Migrants, Soutien Réseau Hospitalité et Médecins du Monde demandent donc au juge des référés qu’il enjoigne à la Préfète des Hautes-Alpes d’organiser la mise à l’abri immédiate de ces vingt-trois jeunes dans des locaux adaptés à leurs besoins spécifique, de façon à respecter les mesures de prévention dans la lutte contre le Covid-19. Consulter la requête en référé-liberté Les commentaires sont fermés.
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Juin 2021
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