Communiqué de presse inter associatif
Mercredi 19 août 2020 à 6h, un gros déploiement de policiers a évacué les habitant.es du Césaï à Gap en toute illégalité. La notification de la date d'expulsion aurait du être faite 2 mois avant par huissier. Et c'est seulement en cas de refus des habitants que les forces de l'ordre peuvent intervenir. Le maire de Gap a prêté main forte à cette soit-disant légalité en envoyant des entreprises murer toutes les entrées, y compris celles du Royal. (Les responsables des cinémas le Centre et le Club ne pouvaient plus rentrer par la cour hier). Il a fallu une intervention de Médecins du Monde pour que la nourriture du Césaï puisse être récupérée pour nourrir les personnes à la rue !! Sur les 52 habitant.es recensé.es, environ 25 se sont retrouvées à la rue hier soir : ce sont des exilé.es dont 8 mineurs (les femmes et les enfants ont été mis au camping) ! La secrétaire générale de la préfecture a reçu hier après midi les associations humanitaires dans des conditions sécuritaires indignes d'une démocratie : des policiers armés les ont encadrées à l'entrée et à la sortie. D'autres étaient dans la cour voisine de la salle de réunion. Les syndicats ont été interdits d'entrée. Madame Chavanon leur a signifié que ces personnes étaient "illégales" et qu'en conséquence elle ne les relogerait pas car cela allait créer "un appel d'air" ! Lors de notre rencontre à la préfecture nous avons soulevé les enjeux sanitaires que posent les campements de fortune, largement aggravés par les risques sanitaires liés à la seconde vague de la pandémie de COVID-19. Nous restons choqués de l'absence de considérations des enjeux de santé publiques que génèrent les mises à la rue sans solutions d'hébergement, et ce à l'encontre des directives nationales en la matière. Nous nous élevons contre le traitement indigne des personnes exilé.es majeures qui sont en attente d'une réponse à leurs demandes de statut de réfugié.es ou de titre de séjour et donc qui ne sont pas "illégales". Et contre l'abandon à la rue des jeunes qui se déclarent mineurs, qui ont fait un recours devant le juge pour enfants et qui doivent être scolarisés à la rentrée et qui ne sont pas plus «illégaux". Nous toutes et tous qui nous préoccupons de l'accueil de ces personnes, continuerons à nous battre collectivement juridiquement et politiquement pour que leurs droits soient respectés ! Réseau Hospitalité - Tous Migrants - Médecins du monde Les commentaires sont fermés.
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Juin 2021
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