(Briançon, le 11 juillet 2019) – Ce mois de mai, l’association Médecins du Monde et Tous Migrants ont mis en place une unité mobile pour porter assistance aux personnes exilées qui franchissent la frontière dans des conditions particulièrement dangereuses et soutenir les personnes engagées dans des maraudes qui leur portent secours. Bilan et perspectives pour l'hiver prochain. A Briançon et plus largement à la frontière franco-italienne, le durcissement des politiques migratoires et des contrôles aux frontières force les personnes exilées à prendre davantage de risques pendant la traversée de la frontière, provoquant des situations de détresses absolues allant jusqu’au décès. Plusieurs exilés ont trouvé la mort, dont un jeune Yogolais de 28 ans, mort d'hypothermie le 6 février dernier, au bord de la route principale qui descend du Col de Montgenèvre. C’est dans ce contexte alarmant que Médecins du Monde et l’association Tous Migrants ont mis en place une unité mobile afin de prévenir les risques sanitaires majeurs à l’origine de traumatismes, d'amputations et de décès. Cette unité mobile a proposé son assistance sanitaire aux personnes vulnérables rencontrées et a assuré des rondes de nuit sur les routes praticables entre Briançon, Montgenèvre, et la vallée de la Clarée. La mission avait comme objectif d'aller à la rencontre des personnes en errance ayant besoin d'assistance sanitaire, d’évaluer leur état de santé et d’alerter les secours et/ou d’assurer leur transport et mise à l’abri. La mission s’est déroulée au mois de mai tandis que les conditions climatiques (température, enneigement, tempête…) sont moins hostiles et dangereuses qu’en plein hiver. Pourtant le bilan est éloquent : l’unité mobile a pris en charge 28 personnes à l’occasion de 15 sorties, dont 17 présentaient au moins un symptôme clinique avec plainte. Parmi elles, 10 nécessitaient une prise en charge médicale spécifique, dont 5 avec des signes visibles de détresse. Cette mission a été bien accueillie par les acteurs santé et hébergement du Briançonnais. Mais il est à noter que les bénévoles ont subi des contrôles policiers systématiques, des vérifications d'identité et une amende sur le véhicule de mission. Également, par deux fois, la mission a été entravée par les forces de l'ordre, dans l’évaluation de l'état de santé de personnes en errance, dans la mise à l'abri des personnes évaluées en détresse sanitaire par le médecin, et à chaque fois, les compétences et intentions du médecin ont été remises en cause. Médecins du Monde rappelle que :
Également, Médecins du Monde et Tous Migrants souhaitent préciser que :
En conclusion, Nous demandons que cesse la mise en danger des exilés en milieu montagnard et que soient respectés par l'Etat, le droit à la santé et le devoir d’assistance à personne en danger (qu’elle soit le fait de citoyens ou de professionnels de santé). L’Etat est en responsabilité d’assurer les droits des personnes, de porter les missions d’assistance et de mise à l’abri. L’appui d’une unité mobile MDM/TM pourra être reconduit durant l’hiver, si l’Etat ne protège pas les personnes vulnérables se trouvant en montagne, pour porter secours et éviter la survenue de graves problèmes de santé mais aussi pour dénoncer et interpeller sur les manquements constatés. Contact presse : Médecins du Monde : Delphine VISENTIN - [email protected] ; 06 99 23 97 10 Tous Migrants : Agnès ANTOINE - [email protected] ; 06.37.75.75.77 Les commentaires sont fermés.
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