Communiqué de Tous Migrants
Le 21 avril 2018, une centaine de membres de Génération Identitaire organisait une opération de blocage de la frontière franco- italienne, au col de l’Echelle, « pour veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ». Les forces de l’ordre n’avaient alors pas inquiété les militants d’extrême-droite. Le 11 juillet 2019, le tribunal correctionnel de Gap condamnait 3 militants de Génération Identitaire pour le chef "d'activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique" (article 433-13 du code pénal, prévoyant notamment les peines maximales d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d’amende). Alors qu’aujourd’hui se déroule le procès en appel de Génération Identitaire, Tous Migrants, partie civile, tient à dénoncer les limites de ce procès édulcoré :
A Briançon, l’hiver s’est installé précocement et les conditions en montagne sont extrêmement rigoureuses. Les exilés qui tentent le passage de la frontière au péril de leur vie sont le plus souvent refoulés en Italie au mépris de leurs droits fondamentaux. Sous la pression des militants et des solidaires, le maire et président de la communauté de Communes du Briançonnais a renoncé à expulser le Refuge Solidaire qui accueille les exilés après le passage de la frontière ce 28 octobre comme il l’avait annoncé. Un répit est accordé aux exilés et aux personnes qui les aident. Cependant, ces derniers jours, nous constatons un renforcement de la présence policière, une reprise de pratiques de traque et une intimidation accrue des solidaires, alors que la France vient de prolonger à nouveau le contrôle aux frontières internes du pays (arrêté du 6/10/2020). Jeudi 7 octobre, un important dispositif policier a été déployé dans la gare de Briançon et a raflé 20 personnes qui prenaient le train pour Paris. A l’issue de leur enfermement d’une vingtaine d’heures dans des conditions indignes, 9 d’entre elles se sont vues délivrer une obligation de quitter le territoire assortie d’une interdiction de retour d’un an dans l’espace Schengen. Lors d’une action d’observation au poste frontière, les 15 et 16 octobre, nous avons comptabilisé 10 personnes refoulées en Italie. Le vendredi 16 octobre, le véhicule de Médecins du Monde, chargé d’assurer la mise à l’abri des personnes qui viennent de passer la frontière, a été suivi par des voitures de police et de gendarmerie, parfois tous feux éteints, entravant ainsi l’action de prise en charge par les maraudeurs. Deux personnes ont passé la nuit dehors par des températures négatives. Nous dénonçons inlassablement ces contrôles aux frontières, totalement inefficaces au regard de leurs objectifs, qui bafouent les droits fondamentaux des personnes exilées et mettent leur vie en danger. Nous condamnons la criminalisation des personnes en migration et des solidaires qui leur portent assistance. Les commentaires sont fermés.
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Juin 2021
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