Bienvenue sur la page des actualités de l'autre côté des montagnes de septembre 2021.
Découvrez les articles sur la Méditerranée et Calais en défilant vers le bas !
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Afghanistan
Comme vous le savez déjà, l’été a été tristement riche en actualités humanitaires, notamment avec la prise de pouvoir par les Taliban en Afghanistan le 15 août. Même si un pont aérien mis en place pendant la deuxième partie du mois d’août a permis l’évacuation d’au moins 199 000 personnes depuis l’aéroport de Kaboul, il concernait principalement des citoyens étrangers. Aucun pont humanitaire viable n’a été mis en place pour évacuer les ressortissants afghans en danger. L’offensive fulgurante du mouvement fondamentaliste a provoqué la fuite de milliers de personnes dans les pays voisins. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), environ 2,2 millions d’afghans sont réfugiés en Iran et au Pakistan.
Quelle réponse le gouvernement français pourrait-il apporter à cette crise ? La majorité des 34 000 afghan.e.s qui jouissent d’une protection internationale en France (asile ou protection subsidiaire) souhaitent protéger leurs familles en sollicitant la réunification familiale. Néanmoins, les services compétents pour effectuer ces démarches ont été transférés à l’ambassade de France au Pakistan en 2018 et sont actuellement rendues impossibles pour des raisons « sécuritaires ». Ces demandes sont désormais reléguées aux ambassades de France en Iran et en Inde, qui ne disposent pourtant pas de moyens suffisants. Ces dernières sont amenées à traiter des dossiers de réunification parfois vieux de plus de 2 ans, aucune possibilité de gérer l’urgence donc. Il est primordial que le Gouvernement donne des instructions pour que ces demandes soient instruites et que les visas soient délivrés aux familles dans les plus brefs délais.
De nombreuses inquiétudes liées aux protections internationales en France sont également constatées. En novembre dernier, la Cour National du Droit d’Asile (CNDA) rendait des décisions qui mettaient fin à la « jurisprudence Kaboul » qui, depuis 2018, considérait la capitale afghane comme une zone de violence d’intensité élevée. Elle permettait aux personnes qui y avaient transité d’être quasiment systématiquement protégées. Même si cette décision a vivement été contestée au sein de la Cour et remise en cause par plusieurs chercheurs spécialistes de la région, elle a tout de même été validée par le Conseil d’État le 9 juillet. Qu’en sera-t-il maintenant que la ville de Kaboul est contrôlée par les Talibans ? De plus, même si la France a suspendu ses expulsions vers l’Afghanistan, il est également capital qu’elle stoppe toutes les procédures Dublin des demandeurs d’asile afghans vers d’autres pays européens qui les pratiquent toujours.
Quelle réponse le gouvernement français pourrait-il apporter à cette crise ? La majorité des 34 000 afghan.e.s qui jouissent d’une protection internationale en France (asile ou protection subsidiaire) souhaitent protéger leurs familles en sollicitant la réunification familiale. Néanmoins, les services compétents pour effectuer ces démarches ont été transférés à l’ambassade de France au Pakistan en 2018 et sont actuellement rendues impossibles pour des raisons « sécuritaires ». Ces demandes sont désormais reléguées aux ambassades de France en Iran et en Inde, qui ne disposent pourtant pas de moyens suffisants. Ces dernières sont amenées à traiter des dossiers de réunification parfois vieux de plus de 2 ans, aucune possibilité de gérer l’urgence donc. Il est primordial que le Gouvernement donne des instructions pour que ces demandes soient instruites et que les visas soient délivrés aux familles dans les plus brefs délais.
De nombreuses inquiétudes liées aux protections internationales en France sont également constatées. En novembre dernier, la Cour National du Droit d’Asile (CNDA) rendait des décisions qui mettaient fin à la « jurisprudence Kaboul » qui, depuis 2018, considérait la capitale afghane comme une zone de violence d’intensité élevée. Elle permettait aux personnes qui y avaient transité d’être quasiment systématiquement protégées. Même si cette décision a vivement été contestée au sein de la Cour et remise en cause par plusieurs chercheurs spécialistes de la région, elle a tout de même été validée par le Conseil d’État le 9 juillet. Qu’en sera-t-il maintenant que la ville de Kaboul est contrôlée par les Talibans ? De plus, même si la France a suspendu ses expulsions vers l’Afghanistan, il est également capital qu’elle stoppe toutes les procédures Dublin des demandeurs d’asile afghans vers d’autres pays européens qui les pratiquent toujours.
La crise retentit même jusque dans le briançonnais. Tous Migrants a observé les refoulements dont sont victimes les exilés afghans. Les chiffres de la préfecture vont également dans ce sens : depuis janvier 2021, les afghans représentent 38 % des refoulements à la frontière d’après la Préfecture des Hautes-Alpes. Arnaud Murgia a déclaré dans une tribune publiée dans le Figaro a être « inquiet » quant à l’arrivée de plus de personnes migrantes afghanes dans notre territoire. De plus, une motion présentée au conseil communautaire du briançonnais « qui appelle l’État à honorer ses engagements internationaux et les valeurs d’humanité, de solidarité et de fraternité en accueillant dignement les réfugiés qui demandent notre protection. l’humanité et l’empathie ne sont toujours pas au rendez-vous » a, sans surprise, été largement refusée. L’humanité et l’empathie ne sont toujours pas au rendez-vous.
© Resolute Support Media |
Aujourd’hui, nous témoignons notre solidarité avec le peuple afghan et nous affirmons plus que jamais l’importance du respect des droits humains et du droit d’asile.
Vous pouvez en apprendre plus :
- dans cet article écrit par Gérard Sadik et publié par la Cimade en cliquant ici ;
- avec cet article de The Conversation disponible ici ;
- Et surtout, signer la pétition de la Cimade ici.
Méditerranée
La saison estivale en Méditerranée est la période de l’année marquée par la plus forte affluence, en raison des conditions météorologiques favorables. L’année 2021 n’y a tristement pas échappé : en date du 17 septembre, l’Organisation Mondiale pour les Migrations (OIM) fait état de 1 369 personnes disparues en mer depuis le 1er janvier 2021. La plupart de ces tragiques naufrages ont lieu en Méditerranée centrale (1 092 personnes), soit la zone qui sépare la Libye et la Tunisie de l’Italie et de la République insulaire Malte. Parallèlement, les tentatives sont, elles aussi en augmentation. Au total, 20 257 personnes ont été interceptées par les gardes côtes libyens entre janvier et juillet 2021 contre 12 000 pour la même période l’année précédente. Pour le spécialiste des questions migratoires Anouar al-Werfalli « les passeurs ont accéléré la cadence pour compenser le manque à gagner durant de nombreux mois de confinement ». La trêve actuelle du conflit en Libye justifie également en partie cette croissance.
Pendant ce temps, les Etats européens font toujours basse figure et les ONG de secours en mer (comme SOS Méditerranée, Sea-Watch, MSF…) ont dépassé à plusieurs reprises leurs jauges maximales sur les navires et peinent à pouvoir débarquer à terre dans des conditions optimales. Le 14 septembre, SOS Méditerranée, Médecins du Monde France et Action Contre la Faim ont annoncé dans un communiqué leur partenariat institutionnel et financier « les trois organisations humanitaires s’engagent à développer une expertise commune sur le sauvetage en mer ». Plus tôt dans l’été, SOS Méditerranée a annoncé son partenariat avec la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), en mer cette fois.
En mer comme en montagne, les tragédies sur les routes de l’exil sont nombreuses et continuent et les actions des citoyens sont essentielles.
Vous pouvez en apprendre plus :
- en lisant un article d'Info Migrants disponible ici ;
- avec le communiqué commun des trois ONG disponible ici ;
- en découvrant la plateforme du projet Missing Migrants de l'OIM, qui partage les statistiques des routes migratoires en cliquant ici.
Calais
Le CRS qui avait agressé en 2018 Tom Ciotkowski, bénévole pour l’ONG Help Refugees à Calais a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 2 ans d’interdiction d’exercer par le parquet de Boulogne-sur-Mer. Katia Roux, chargée de plaidoyer d’Amnesty International France a déclaré « c’est une décision importante dans une affaire qui est devenue emblématique des attaques de la police contre les personnes exilées et les défenseurs des droits humains qui leur viennent en aide ».
Une nouvelle preuve que les poursuites finissent parfois par payer, face à l’impunité, continuons de nous mobiliser !
Vous pouvez en apprendre plus :
- en lisant le communiqué d'Amnesty International France ici ;
- et un article du Parisien disponible ici.
Une nouvelle preuve que les poursuites finissent parfois par payer, face à l’impunité, continuons de nous mobiliser !
Vous pouvez en apprendre plus :
- en lisant le communiqué d'Amnesty International France ici ;
- et un article du Parisien disponible ici.