© REUTERS/Pascal Rossignol
Calais
Anaïs et Ludovic, ont arrêté leur grève de la faim le mercredi 17 novembre après 37 jours de jeûne. Ils avaient commencé leur action le 11 octobre suite à la mort de Yasser un jeune soudanais afin de dénoncer la constante dégradation des conditions de vie des personnes exilées à Calais. Depuis les années 1990, cette politique de non-accueil a entraîné plus de 300 décès. Depuis plusieurs années, des associations, des militants et des personnes exilées alertent sur la situation inhumaine qui s’installe dans le Calaisis. Des formes de violence psychologiques et physiques y sont observées tous les jours : expulsions toutes les 48h voir quotidiennement, confiscation et destruction des effets personnels, multiplication des arrêtés anti-distribution de nourriture et d’eau, humiliation, coups et blessures de la part des forces de l’ordre… Deux semaines avant le début de la grève, de nouvelles mesures ont été mises en place : à quatre reprises, l’État a posé des rochers sur un lieu de distribution empêchant tout accès aux associations pour distribuer des denrées de première nécessité aux personnes exilées. Des interdictions se sont multipliées ensuite sur l’ensemble des lieux de vie des personnes, rendant illégales toutes distributions.
Face à ce constat alarmant, l’État a été interpellé mais aucune réponse satisfaisante n’a été apportée. C’est la raison pour laquelle Anaïs, Ludovic et Phillipe (gréviste plus âgé qui a arrêté de jeûner avant) ont entamé une grève de la faim avec pour attentes :
- La suspension des expulsions quotidiennes et des démantèlements de campements durant la trêve hivernale ;
- Durant cette même période, l’arrêt de la confiscation des tentes et des effets personnels des personnes exilées ;
- L’ouverture d'un dialogue citoyen raisonné entre autorités publiques et associations non mandatées par l’État, portant sur l'ouverture et la localisation de points de distribution de tous les biens nécessaires au maintien de la santé des personnes exilées.
Aux termes de cette grève, nous pouvons affirmer qu’aucune de ces revendications n’ont pas été satisfaites par l’Etat. Mais leur combat ne s’arrête pas là : « Pendant ces 37 jours sans nourriture, on a eu l’énergie de se battre pour que les droits humains soient respectés alors imaginez maintenant qu’on va manger ! On ne va pas vous lâcher ». Vox Public affirme « les maigres annonces de M. Leschi [le patron de l’OFII – Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, chargé de médiation à Calais], confirmées par un courrier du directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur en date du 13 novembre, ne sont même pas respectées sur le terrain. En effet, la veille de l’arrêt de la grève de la faim, des personnes étaient encore expulsées, sans préavis, leurs affaires confisquées. Un nouvel arrêté préfectoral venait restreindre les lieux de distribution de nourriture et autres biens essentiels. Deux associations sont désormais « interdite de distribution ». Des tranchées ont été creusées et des rochers déposés sur des lieux de campement. Le "sas" de mise à l’abri annoncé à grand renfort de communication publique est déjà refermé et l’État annonce que finalement les personnes exilées souhaitant un abri seront logées en C.A.E.S loin de Calais. Après une légère accalmie au début de la trêve hivernale, les expulsions ont repris leur rythme infernal ».
Rendez-vous ce dimanche 21 novembre à Paris, place de la Bataille à Stalingrad pour une manifestation pacifique organisée par les grévistes de la faim à Calais avec lesquels nous nous associons. Retrouvez l’événement Facebook en cliquant ici.
Face à ce constat alarmant, l’État a été interpellé mais aucune réponse satisfaisante n’a été apportée. C’est la raison pour laquelle Anaïs, Ludovic et Phillipe (gréviste plus âgé qui a arrêté de jeûner avant) ont entamé une grève de la faim avec pour attentes :
- La suspension des expulsions quotidiennes et des démantèlements de campements durant la trêve hivernale ;
- Durant cette même période, l’arrêt de la confiscation des tentes et des effets personnels des personnes exilées ;
- L’ouverture d'un dialogue citoyen raisonné entre autorités publiques et associations non mandatées par l’État, portant sur l'ouverture et la localisation de points de distribution de tous les biens nécessaires au maintien de la santé des personnes exilées.
Aux termes de cette grève, nous pouvons affirmer qu’aucune de ces revendications n’ont pas été satisfaites par l’Etat. Mais leur combat ne s’arrête pas là : « Pendant ces 37 jours sans nourriture, on a eu l’énergie de se battre pour que les droits humains soient respectés alors imaginez maintenant qu’on va manger ! On ne va pas vous lâcher ». Vox Public affirme « les maigres annonces de M. Leschi [le patron de l’OFII – Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, chargé de médiation à Calais], confirmées par un courrier du directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur en date du 13 novembre, ne sont même pas respectées sur le terrain. En effet, la veille de l’arrêt de la grève de la faim, des personnes étaient encore expulsées, sans préavis, leurs affaires confisquées. Un nouvel arrêté préfectoral venait restreindre les lieux de distribution de nourriture et autres biens essentiels. Deux associations sont désormais « interdite de distribution ». Des tranchées ont été creusées et des rochers déposés sur des lieux de campement. Le "sas" de mise à l’abri annoncé à grand renfort de communication publique est déjà refermé et l’État annonce que finalement les personnes exilées souhaitant un abri seront logées en C.A.E.S loin de Calais. Après une légère accalmie au début de la trêve hivernale, les expulsions ont repris leur rythme infernal ».
Rendez-vous ce dimanche 21 novembre à Paris, place de la Bataille à Stalingrad pour une manifestation pacifique organisée par les grévistes de la faim à Calais avec lesquels nous nous associons. Retrouvez l’événement Facebook en cliquant ici.
Voici ici le kit de mobilisation citoyenne pour savoir, comment, à votre échelle, vous pouvez aider les exilés et calaisiens solidaires.
Pour plus d’informations, voici le communiqué de presse qui revient sur la fin de la grève de la faim d’Anaïs et Ludovic et la lettre de leur revendication au Président de la République, dont nous sommes signataires.
Frontière franco-espagnole
A l’ouest de la France aussi la frontière tue. Les associations locales et militants dénoncent le « harcèlement » qui est subi par les personnes exilés. Le 12 octobre dernier, 3 exilés sont morts écrasés par un train en tentant d’échapper à un contrôle de police.
Cliquez ici pour lire l’article de Médiapart (réservé aux abonnés) sur les renforcement des contrôles à la frontière espagnole.
Six députés européens ont saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) afin de contester la fermeture de routes frontalières dans les Pyrénées par le préfet des Pyrénées Orientales. Les motifs présumés : « lutte contre l’immigration, les trafics et le terrorisme ». Face aux stratégies d’usure, aux bafouements des droits et aux mises en danger des personnes exilés : protégeons les vies, pas les frontières !
Cliquez ici pour lire un article sur la fermeture de ces routes.
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Six députés européens ont saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) afin de contester la fermeture de routes frontalières dans les Pyrénées par le préfet des Pyrénées Orientales. Les motifs présumés : « lutte contre l’immigration, les trafics et le terrorisme ». Face aux stratégies d’usure, aux bafouements des droits et aux mises en danger des personnes exilés : protégeons les vies, pas les frontières !
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